L’objet du concours comprend en tout premier lieu la création de salles de classe et d’une salle de sport pour un enseignement moderne destiné à 200 élèves. Le nouveau bâtiment doit accueillir les élèves du jardin d’enfants et des classes 1 à 6 des villages d’Azmoos et de Trübbach. La salle de sport existante de l’école Feld doit être démantelée, l’école existante rénovée et intégrée dans le nouveau bâtiment ou, si cela est économiquement justifié, également remplacée par une nouvelle construction. La zone du concours fait partie de l’Inventaire des sites
construits à protéger (ISOS) et relève de l’ordonnance de protection de la commune de Wartau. Le concours a été remporté par le bureau d’architectes Felgendreher Olfs Köchling de Berlin.
Les concours anonymes permettent des décisions objectives
Interview avec Beat Tinner, Président de la commune de Wartau de 1997 à 2020, conseiller d’État / directeur du département d’Économie du canton de Saint-Gall depuis 2020
Pourquoi la commune a-t-elle opté pour un concours d’architecture ouvert ?
Nous souhaitions organiser une procédure transparente et équitable qui permette de prendre en compte de nombreux bureaux d’architecture. Le concours ouvert a été précédé par une importante phase de planification de l’espace scolaire. Les autorités se sont en outre associées à des spécialistes pour examiner de manière intensive le site et les conditions générales qu’il était impératif de respecter. Les projets des participants devaient s’intégrer de manière harmonieuse au sein du village reconnu d’importance nationale et ils avaient pour obligation de conserver le magnifique arbre protégé situé sur le côté sud de l’école existante. Les autorités n’étaient pas non plus hostiles aux projets qui se proposaient d’intégrer la substance existante des locaux scolaires.
De votre point de vue, comment le jury a-t-il procédé ?
Au départ, nous ne nous attendions pas à un tel intérêt pour ce concours. Nous avions tablé sur une vingtaine de participants, et nous avons finalement reçu près de 70 présentations. Les experts et spé-cialistes membres du jury ont étudié les projets de manière approfondie et se sont mis à la place des usagers pour répondre à leurs besoins.
Comment les choses se sont-elles ensuite déroulées après la décision du jury ?
Nous avons présenté le résultat du concours ainsi que l’équipe d’architectes retenue lors d’une réunion d’information destinée aux citoyens. Nous tenions beaucoup à ce que l’équipe gagnante remporte également la confiance de la population. En effet, le crédit de construction devait être approuvé lors d’une assemblée de la commune scolaire. Les lauréats se sont associés à un bureau d’architecture qui s’est chargé de la direction des travaux sur place. La volonté de construire avec du bois local n’a fait qu’accroître le degré d’acceptation de la part des habitants. En tant qu’actuel conseiller d’État, je suis notamment responsable des forêts et j’ai pu adapter la législation cantonale sur les forêts de manière à ce que la possibilité d’utiliser du bois local soit désormais examinée pour les constructions publiques.
Dans une situation similaire, lanceriez-vous à nouveau un concours d’architecture ? – Et si oui, pourquoi ?
Dans un domaine aussi sensible que celui de la construction, la mise en œuvre d’une procédure de concours s’avère très utile pour garantir la qualité spatiale. Elle incite les cabinets d’architectes à pré-senter des projets efficaces et innovants. Les concours anonymes permettent aux autorités de prendre des décisions plus objectives, car c’est alors la qualité du projet soumis qui occupe le premier plan. Pour ces raisons, je me prononcerais à nouveau en faveur de cette procédure.