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Commissions d'urbanisme – le fondement de la Culture du bâti – BSA-FAS

«Dans le cas particulier, la politique n'a pas voix au chapitre»

Caspar SchärerCommander la publication

Interview réalisé par écrit avec Barbara Schwickert, conseillère municipale, directrice des travaux publics, de l'énergie et de l'environnement, Bienne

 

Caspar Schärer:  Quel rôle jouez-vous au sein du comité de spécialistes en aménagement et en construction de Bienne?

Barbara Schwickert: En tant que direction responsable, nous demandons à l'exécutif de Bienne d'élire le comité de spécialistes. Je ne prends pas activement part aux séances, mais j'en reçois les convocations et les procès-verbaux. À mon entrée en fonction, j'ai assisté à quelques réunions afin de me familiariser avec la matière et le mode de travail du comité.

Illustration: Bureau Berrel Gschwind

À votre avis, quelle importance revêt le comité de spécialistes dans le paysage politique de Bienne?

Le comité joue un rôle essentiel d'assurance de la qualité. Il est bien accepté par les organes politiques et les partis et ne pose plus aucun problème à ce niveau. Mais cela n'a pas toujours été le cas: au moment de sa création, il a été largement controversé et critiqué pour son attitude soi-disant hostile aux investisseurs.

Comment percevez-vous la coopération au sein du comité de spécialistes? Comment les décisions sont-elles prises?

Lors de mes visites au comité, j'ai été impressionnée par le ton respectueux et l'esprit d'ouverture qui y règnent. Les membres du comité se mettent à la place des différentes situations présentées et tentent dans un premier temps de cerner le projet et d'en dégager une compréhension commune. Des suggestions sont ensuite faites le cas échéant et expliquées aux personnes ayant présenté le projet. Les résultats sont également consignés par écrit.

Pouvez-vous aborder des sujets politiques dans le comité? Ou la politique reste-t-elle dehors?

Dans le cas particulier, la politique n'a pas voix au chapitre. Et c'est mieux ainsi. Les organes politiques prescrivent de grandes lignes avec différents instruments. Les cas individuels ne devraient pas subir d'influence politique.

Comment estimez-vous que le comité de spécialistes est perçu de l'extérieur? Son travail est-il reconnu et apprécié?

Le comité de spécialistes n'est pas connu du grand public. Les investisseurs et les architectes l'apprécient et respectent également ses avis professionnels.

Que pourrait-on faire, le cas échéant, pour améliorer son image?

Aucune mesure n'est nécessaire ici pour le moment. L'important est que cet organe continue à effectuer son travail avec compétence. Il est aidé en cela par l'estime dont il jouit.

À votre avis, serait-il utile ou intéressant de communiquer publiquement les décisions et leurs argumentations?

Non, cela ne me semble pas nécessaire. Car il ne s'agit pas de clouer des projets au pilori, mais au contraire de les perfectionner si nécessaire de manière constructive et respectueuse de l'urbanisme. Cela réussit mieux dans le cadre d'un dialogue qu'en faisant intervenir l'opinion publique. À cela s'ajoute que la plupart des projets de construction sont développés sur plusieurs phases et dans toute une série de réunions.

Pourriez-vous imaginer un élargissement des compétences de la commission? Dans quels domaines?

Le comité de spécialistes travaille essentiellement à l'heure actuelle sur des projets de construction très divers et assez peu sur des projets d'aménagement urbain. Un architecte paysagiste fait également partie du comité depuis de nombreuses années, afin que l'environnement et l'espace public soient pris en compte comme il se doit dans l'évaluation. Un élargissement des compétences n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant.

Trouveriez-vous utile que les décisions du comité de spécialistes soient plus contraignantes? Ou est-ce que cela serait plutôt un problème? 

Dans le contexte actuel de la politique et de l'administration, le comité de spécialistes est bien accepté. Mais un caractère plus contraignant au sens d'un «droit de veto» n'aurait pas beaucoup de chance de s'imposer politiquement et entraînerait certainement des procédures de recours dans le cas particulier. Le dialogue pratiqué actuellement entre les requérants et le comité est ici sans aucun doute plus efficace.

Barbara Schwickert